mercredi 5 novembre 2014

Les chambres à gaz : quand l'ironie me révolte.



Nul besoin de photographies représentant des détenus juifs squelettiques pour montrer la fureur qu'ont répandu les nazis et leurs chambres à gaz pendant la Seconde Guerre Mondiale. J'ai pris cette photo lors de mon séjour à Cracovie. J'ai fait la route pour Auschwitz. Une ou deux photos à l'entrée du premier camp, et une photo timide, lointaine sur le camp d'Auschwitz-Birkenau. Il n'en faut pas plus pour que mon corps frissonne de tout son long. Ecouter la guide quasiment trois heures nous relatant les faits d'horreur des nazis sur les juifs, les conditions de vie des hommes et des femmes, l'expédition immédiate des détenus aux chambres gaz quelques minutes après leur traversée interminable en train, la relative révolution que les hommes faisaient aux latrines, l'entassement abominable des femmes sur des planches en bois durant la nuit tandis que d'autres se faisaient radicalement bouffer par les rats sur le sol, le parcours  cauchemardesque des juifs, hommes, femmes, enfants, dans les chambres à gaz : se faire gazer avant d'être transférés et brûlés dans des fours crématoire, un travail donné à… d'autres juifs. 

Et puis entendre aujourd'hui une horreur pareil de Dieudonné sur son twitter. Ironiquement, il se demande, après que son fils est affirmé la non existence du Père-Noël, "et les chambres à gaz?". Et ta connerie? Je pourrai dans un excès de colère admettre que cet "humoriste" aurait du être lui aussi transféré dans le camp à Auschwitz, afin d'essayer de (sur)vivre dans les conditions que tout le monde connait. Mais non, une chose d'une telle ignominie, on ne la souhaite à personne. C'est une abomination de constater qu'aujourd'hui encore certains osent rire de cette partie de l'Histoire. Faire semblant d'ironiser sur l'existence des chambres à gaz est d'une médiocrité, signe d'ignorance et d'un manque total de respect envers les nombreuses victimes tuées pour une question de religion. Voilà de TRES graves paroles énoncées par un homme de conscience, empli d'une telle notoriété et pis encore, face à un enfant ! 






Pour en revenir à ma photographie, j'ai cherché à la mettre en correspondance avec des photographies de l'art contemporain. C'est ainsi que j'ai trouvé trois photos de Sophie Ristelhueber, une artiste française née en 1949. Elle saisit les traces d'une tragédie, les conséquences d'un désastre. Ses images sont l'oeuvre d'une ville en ruine prises à Beyrouth, au début des années 1980, pendant la guerre civile ou sont la représentation des palmiers calcinés, métaphores des vies et des richesses écologiques à jamais détruites en Irak en 2000. 






Sophie Ristelhueber, Iraq, 2001 



3 commentaires:

  1. Tu as raison, on ne peut faire appel à l'ironie en ce cas. Et ta photographie comme celles de Sophie Ristelhueber que je ne connaissais en sont une parfaite illustration.

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  2. Les propos de Dieudonné sont affligeants, je ne sais d'ailleurs quel mot employer...
    Connais-tu le Journal d'Etty Hillesum, c'est d'une immense profondeur, d'une immense force, d'une immense beauté. Doux week end. brigitte

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  3. Terribles ces canons avec comme cible les hommes et au dela les ames... comme le temoignent ces photos puissantes.

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